samedi 12 novembre 2016

Pourquoi mettre un place un atelier à médiation artistique?

Le but de nos ateliers est de mettre en place un cadre qui permet aux participants de prendre contact avec soi, au travers de productions plastiques, à la fois individuelles et collectives.
Notre objectif principal est de stimuler les facultés d’expression et dynamiser les processus créatifs de la personne. L’axe central de notre travail est de favoriser les conditions d’émergence de l’expression, de la composition d'une image et des processus d'expression qui y sont associées.
Dessiner et peindre, c’est produire un sens personnel. Toute production artistique est empreinte à la subjectivité, chaque personne qui dessine peint, tisse, livre quelque chose de soi. Lorsque l’on dessine, peint, sur le papier, on ressent, tout en livrant un contenu émotionnel et/ ou affectif. La production artistique devient témoin d’un état tonique, émotionnel et cognitif de celui qui produit à un moment précis : on dessine comme on est, le corps et le psychisme se rejoignent dans un même mouvement, peut importe le style, et la qualité de la technique.

 

Pour qui ?


Il s’agit de soins psychiques mais aussi de soins du corps. Les art-thérapeutes interviennent auprès de personnes souffrant de difficultés psychiques et/ou psychologiques, ou en situation de fragilité (maladie, psychopathologie, vieillissement, handicap, exclusion sociale, dépendances, traumatismes, deuils etc…).

 

Quels bénéfices pour les personnes que nous accueillons?


L’association TAM a mis en place ses ateliers à médiations artistiques dans plusieurs foyers et résidences sociales de l’île de France.
Notre expérience clinique auprès de populations migrantes nous a montré que dans de nombreux cas, l’exil peut constituer une expérience traumatique : - D’une part parce qu’il provoque de multiples ruptures avec « une manière singulière d’exister », et de se mouvoir dans une langue, où un type de codes spécifiques. - L’exil peut également survenir dans un contexte d’urgence et de crise dans le pays d’origine.
Dans l’histoire de vie de migrants, et ce peu importe le nombre d’année d’acculturation au pays d’accueil, c’est le sentiment de continuité de l’existence propre à chacun qui est attaqué.
Produire seul, c’est se raconter, et produire collectivement c’est raconter ensemble, produire du continu sur la base du discontinu. Tel le fil venant à suturer la plaie, la médiation artistique peut amener à colmater les manques, les brèches de l’histoire des personnes, restaurer l’unité psychique des personnes.
La production artistique libre sans tache permet également de mettre en acte des processus projectifs. Pour l’art thérapeute, c’est encourager celui qui produit à faire état s’il le souhaite du sens de sa production, en l’amenant à faire abstraction de « l’aspect visuel, figuratif » et de faire émerger autant que faire se peut, les homologies entre la production, et le sens de la production.
Il n’est pas rare de constater que lors de productions collectives (tableaux, tissages) permettent d’échanger sur des évènements de vie actuelle ou passée, potentiellement en lien avec l’activité de création. C’est pour nous l’occasion d’entamer un travail d’élaboration de sens sur les potentielles ruptures dont nous faisions état précédemment.
Enfin, cette action permet d’être une passerelle de création de lien social adapté au cadre des foyers de travailleurs migrants. Peu d’espaces collectifs sont actuellement mis à leur disposition dans ces lieux de vie. Nos ateliers permettent d’établir un espace où les résidents peuvent se retrouver ensemble, unis par l’envi de créer et de s’exprimer.